Pour financer le Revenu de Solidarité Active, Nicolas Sarkozy a décidé de taxer les revenus du capital (patrimoine, assurances vie) à hauteur de 1,1%. Les libéraux de l'UMP ont protesté contre cette nouvelle taxe. La gauche a dû reconnaître que ce mode de financement était le plus approprié et correspondait bien à l'esprit du RSA : les plus riches financent une aide pour les plus pauvres. Mais dans les faits, ce n'est pas le cas. Non seulement les plus riches vont en être exemptés, mais l'Etat pourrait bien renflouer ses caisses en récupérant près d'un milliard d'euros sur cette taxe grâce à un décalage du calendrier : la taxe s'applique dès le 1er janvier 2009 alors que le RSA n'entre en vigueur qu'en juillet 2009.
Le bouclier fiscal, voté en juillet 2007, interdit à l'Etat de ponctionner plus de 50% des revenus d'un individu. Ce dispositif avait été perçu à l'époque comme un cadeau pour les plus riches : les impôts étant progressifs, les plus hauts revenus payaient des impôts dont le montant dépassait souvent plus de 50% de leurs revenus. Matin Hirsch souhaitait que la taxe de 1,1% soit bien payée par tous ceux qui ont un patrimoine. Or, en l'incluant dans le bouclier fiscal, le président de la République a fait le choix d'en exempter les plus riches : tous les bénéficiaires du bouclier fiscal qui sont déjà au maximum du niveau d'imposition autorisé (50% du revenu) ne paieront pas cette taxe de 1,1%.